Samedi 14 novembre de Vincent Villeminot
« C’est vrai parce que tu es belle, disait-il. Des fois, tu me
fais croire qu’il existe un ailleurs. Autre chose. De plus beau. »
p.101
Samedi 14 novembre de Vincent Villeminot
sortie en novembre 2016, éditions Sarbacane (Exprim')
15,50 €, 213 pages, ISBN: 9782848659220
Service de presse
Samedi 14 novembre de Vincent Villeminot
sortie en novembre 2016, éditions Sarbacane (Exprim')
15,50 €, 213 pages, ISBN: 9782848659220
Service de presse
Synopsis :
Le vendredi 13
novembre, B. était à une terrasse. Il a vu les tueurs tirer.
Le lendemain, en quittant l’hôpital, il croise un homme dans
le métro…
Il le reconnaît : c’est l’un d’eux.
Alors, sans avoir décidé ce qu’il va faire, il le suit.
Mon avis :
Merci beaucoup aux éditions Sarbacane pour l’envoi de ce
roman !
Avec Samedi 14 novembre, je redécouvre encore
différemment Vincent Villeminot. Son écriture est simple, mais laisse passer
tant de nuances, de poésie, d’espoir entre ses mots qui giflent. Et plus
important encore, plus révélateur du message qu’il veut faire passer –du
message que j’ai compris-, c’est
l’omniprésence de l’amour. Même dans l’horreur, au cœur de la folie
humaine, quand il semble impossible d’en repérer, l’amour se tapit dans l’ombre
de la haine et surgit dans la lumière.
Peut-être est-ce le credo de Vincent Villeminot : nous
démontrer que malgré le chaos le plus total, une étincelle de chaleur humaine
peut tout changer.
Car Villeminot fait passer tous les sentiments, toutes les
émotions et tous les ressentis par le prisme de l’amour : l’amour que B.
porte à son frère Pierre, tué lors des attentats, l’amour que les proches de B.
lui portent, la haine qui bout en B. lorsqu’il se met à suivre un de ces
terroristes ; haine qui mène à quoi ? Que pourrait-il bien faire une
fois le bourreau devant lui ?
« Même pas peur », même si on pleure.
p.46
L’amour, comme un pansement sur une blessure à vif, l’amour
comme s’il résultait d’une colère devenue folie, l’amour-violence pour échapper
aux larmes.
Le scénario que propose l’auteur sur le lendemain des
attentats est tout à fait inattendu, surprenant. Peut-être peut-on s’interroger
sur la nécessité qu’un roman ose faire ce pas dans l’inconnu, qu’un texte prenne
un parti-pris aussi sensible.
Je vois cette intrigue comme le résultat d’une envie
collective, nationale, un élan d’imagination de vengeance, au-delà même de l’envie
de comprendre pourquoi, comment, qui a fait ça.
Passer sa haine, sa violence, sur les bourreaux. Leur
faire payer, leur faire subir ce que nous avons tous ressenti comme un viol,
comme une abomination. Être face aux tueurs, ces personnes qui restent malgré
tout dignes, ayant une famille, un regard, une âme ; et voir jusqu’où nous
pourrions aller sous l’emprise d’une douleur qui nous dépasse tant qu’elle nous
envahit et déborde.
Se placer face à la réalité, une réalité peut-être plus
banale qu’on ne pourrait l’imaginer.
Ce roman est construit autour d’une première partie de
violence, d’horreur, puis l’amour prend le dessus, la tension redescend et
l’espoir revient. C’est pourquoi ce roman est essentiel pour nous, car il retrace
nos pensées, nos cauchemars, notre état d’esprit, et les mille possibilités qui
s’offrent à notre humanité.
Alors ils feront l’amour, des heures, des heures. Ils feront du sexe,
et puis de l’amour, avec plus de douceur, et puis encore du sexe, comme une guerre,
comme on monte à l’assaut, parce qu’il faut bien tout de même mourir contre un
corps, et s’éprouver vivants.
p.174
Samedi 14 novembre est l’histoire d’un survivant qui
échappe aux morts par la fuite et pour venger son frère, c’est l’histoire de
son entourage qui se bat pour vivre, c’est l’histoire de nos ennemis qui ne
sont pas si éloignés de nous.
Un roman sur nous, sur vous, sur les morts et les survivants. Sur la
vie qu’il nous faut conserver, et sur l’amour qui renaît malgré la peur. Un
texte comme une respiration brute et vivifiante, un cri qui transperce nos
cœurs.
Je n'avais pas du tout pensé à la thématique de l'amour si en avant dans ce roman, ton avis est super intéressant pour la façon dont tu abordes ce thème ! J'étais passée à côté, j'étais plus marquée par le côté des émotions de haine et d'horreur qui m'ont frappé ! Bravo pour ta chronique et contente que toi aussi, tu as été touchée par ce roman exceptionnel :)
RépondreSupprimerJe suis touchée que tu apprécies tant mon avis, merci ! :)
SupprimerJe le commence en janvier, promis juré :)
RépondreSupprimerTrès bonne résolution de début d'année Agathe :)
SupprimerJe n'ai pas trop vu d'amour dans ce livre même s'il y en a un petit peu. J'ai surtout vu de la haine en fait. Au final, je n'ai pas trop aimé ce livre...
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