Le pays qui te ressemble de Fabrice Colin
"Nous étions ceux qui s'étaient jurés de ne plus céder au rêve, et voici que la réalité nous rattrapait. Plus dense qu'un rêve mais plus fragile aussi. La réalité: cette petite femme en pleurs, apeurée - cette faculté magique qu'ont certaines de sourire à travers leurs larmes." p.295
Auteur: Fabrice Colin
Edition: Albin Michel (Litt')
Année de parution: 2 septembre 2015
Nombre de pages: 297
Prix: 14 €
ISBN: /
Service de presse
Synopsis:
Jude et Lucy sont des jumeaux de 15 ans. Leur mère, qui n’était pas leur mère biologique, a disparu il y a un an. Noël, leur père, essaie de faire son deuil tandis que les jumeaux tentent de survivre à leur premier été sans leur mère. C’était sans compter sur Marilyne, la grand-mère fantasque et rock and roll, qui décide de les emmener sur les traces de leur mère biologique. Avec elle, et à l’insu de Noël, persuadé qu’il s’agit de simples vacances, les jumeaux, bientôt accompagnés de la chienne Simone, partent sur les traces des ex de leur père. Un périple totalement déjanté qui les mènera jusqu’à Hong Kong, en passant par Rome, Bruxelles ou encore Oxford… et qui les verra se confronter à des mères potentielles qui n’ont pas forcément tout de la candidate idéale !
Mon avis:
Je remercie les éditions Albin Michel pour cet envoi. :)
Dès que j'ai vu que Fabrice Colin allait sortir un nouveau roman, j'ai immédiatement eu envie de le lire! Tous les romans que je lis de cet auteur sont d'excellentes lectures, et le résumé de celui-ci m'a paru d'emblée attirant.
Cependant, j'ai été assez déconcertée pendant la première moitié du roman: je retrouvais bien l'ambiance, le style de l'auteur, cette facilité à, dès la première page, emporter le lecteur dans l'histoire, les personnages déjantés, attachants... Mais je m'attendais à quelque chose de moins léger, moins "jeunesse".
En effet, dans cette première partie, la famille voyage de pays en pays, vacant à ses occupations, tout en cherchant des réponses au mystère qui les préoccupe, demeurant toujours très décontractée.
C'était agréable à lire; ce n'était pourtant pas vraiment ce que j'avais attendu de cet auteur.
Puis, en quelques pages, tout ce qui s'est passé avant...s'efface! Pour mieux laisser place à quelque chose de beaucoup plus profond...
Comme si l'auteur avait préparé le terrain, avec un début d'histoire mignon, léger, pour pouvoir mieux prendre le lecteur au dépourvu; comme s'il nous murmurait "Tu t'attendais pas à ça, hein?".
Sacré Fabrice Colin. Je savais bien qu'il ne pouvait pas laisser son roman comme ça! Il fallait qu'il surprenne le lecteur, qu'il l'assomme un bon coup, pour lui en mettre plein la vue. Il m'a bien eue...
Une rencontre imprévue donne au roman une poésie mélancolique que je n'aurais pu soupçonner, moi qui m'apprêtais à être déçue... Cette mélancolie reste jusqu'aux derniers mots, et j'ai terminé ce roman le coeur lourd, mais la tête pleine d'étincelles, de magnifiques images de cette famille, et aussi quelques larmes.
"Ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage": ce mantra s'applique à la perfection à ce livre. La destination, la chute, on la connaît. Le résumé est clair, on devine assez rapidement la fin.
Le plus important, c'est la manière dont les personnages vont atteindre leur but, quels seront les méandres de leur périple, quelles conséquences aura ce road-trip initiatique sur leur famille, sur les liens qui les unissent...
Je pourrais vous décrire les personnages pendant des heures: Lucy, qui porte le poids de la famille sur ses épaules depuis le décès, son frère qui se replie, leur père perdu, mais attendrissant, leur grand-mère super énergique, Damien, l'oncle belge, qui dit "Bientôt viendra le moment où tu te demanderas: est-ce que je dois vraiment faire ça? Est-ce que je dois aller aussi loin?"...
Pour finir, deux extraits pour terminer de donner envie aux plus réticents de lire ce roman! ;)
Un moment magique, Hong Kong by night, tristesse noyée dans les lumières des gratte-ciels: "Hong Kong l'aveuglante, sa rumeur sans relâche, ses secrets murmurés. La ville nous éblouissait, nous assourdissait puis, quand elle nous sentait à bout de force, se faisait chuchotement, tout en caresses et en ombres". (p.271)
Sans parler de la lettre qu'a écrite Lucy pour l'enterrement de sa mère, tellement émouvante:
"Je vais continuer, putain. Tous les trois, on va continuer. Le seul truc qui nous reste, c'est la rage. C'est rien mais c'est un rien qui importe. Je pense à tout ce que je te dirai quand tu te tiendras devant moi. J'espère que tes excuses sont en béton.
On ne devrait pas avoir le droit d'aimer quelqu'un comme je t'ai aimée, maman. Ca fait trop mal quand ça s'arrête.
Aussi, ne compte pas sur mois pour te dire au revoir, d'accord? Tu as toujours été si douée pour les surprises. Etonne-moi une dernière fois. Apprends-moi à te laisser partir pour de bon. Apprends-moi à ne plus t'en vouloir." (p.257)
Ajouter à cela une ribambelle de personnages secondaires drôles, uniques et attachants (ou pas), des situations rocambolesques, de l'émotion... Et une bonne bande-son, 100% Beatles, pour faire plaisir à Noël!
En effet, dans cette première partie, la famille voyage de pays en pays, vacant à ses occupations, tout en cherchant des réponses au mystère qui les préoccupe, demeurant toujours très décontractée.
C'était agréable à lire; ce n'était pourtant pas vraiment ce que j'avais attendu de cet auteur.
Puis, en quelques pages, tout ce qui s'est passé avant...s'efface! Pour mieux laisser place à quelque chose de beaucoup plus profond...
Comme si l'auteur avait préparé le terrain, avec un début d'histoire mignon, léger, pour pouvoir mieux prendre le lecteur au dépourvu; comme s'il nous murmurait "Tu t'attendais pas à ça, hein?".
Sacré Fabrice Colin. Je savais bien qu'il ne pouvait pas laisser son roman comme ça! Il fallait qu'il surprenne le lecteur, qu'il l'assomme un bon coup, pour lui en mettre plein la vue. Il m'a bien eue...
Une rencontre imprévue donne au roman une poésie mélancolique que je n'aurais pu soupçonner, moi qui m'apprêtais à être déçue... Cette mélancolie reste jusqu'aux derniers mots, et j'ai terminé ce roman le coeur lourd, mais la tête pleine d'étincelles, de magnifiques images de cette famille, et aussi quelques larmes.
"Ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage": ce mantra s'applique à la perfection à ce livre. La destination, la chute, on la connaît. Le résumé est clair, on devine assez rapidement la fin.
Le plus important, c'est la manière dont les personnages vont atteindre leur but, quels seront les méandres de leur périple, quelles conséquences aura ce road-trip initiatique sur leur famille, sur les liens qui les unissent...
Je pourrais vous décrire les personnages pendant des heures: Lucy, qui porte le poids de la famille sur ses épaules depuis le décès, son frère qui se replie, leur père perdu, mais attendrissant, leur grand-mère super énergique, Damien, l'oncle belge, qui dit "Bientôt viendra le moment où tu te demanderas: est-ce que je dois vraiment faire ça? Est-ce que je dois aller aussi loin?"...
Pour finir, deux extraits pour terminer de donner envie aux plus réticents de lire ce roman! ;)
Un moment magique, Hong Kong by night, tristesse noyée dans les lumières des gratte-ciels: "Hong Kong l'aveuglante, sa rumeur sans relâche, ses secrets murmurés. La ville nous éblouissait, nous assourdissait puis, quand elle nous sentait à bout de force, se faisait chuchotement, tout en caresses et en ombres". (p.271)
Sans parler de la lettre qu'a écrite Lucy pour l'enterrement de sa mère, tellement émouvante:
"Je vais continuer, putain. Tous les trois, on va continuer. Le seul truc qui nous reste, c'est la rage. C'est rien mais c'est un rien qui importe. Je pense à tout ce que je te dirai quand tu te tiendras devant moi. J'espère que tes excuses sont en béton.
On ne devrait pas avoir le droit d'aimer quelqu'un comme je t'ai aimée, maman. Ca fait trop mal quand ça s'arrête.
Aussi, ne compte pas sur mois pour te dire au revoir, d'accord? Tu as toujours été si douée pour les surprises. Etonne-moi une dernière fois. Apprends-moi à te laisser partir pour de bon. Apprends-moi à ne plus t'en vouloir." (p.257)
Ajouter à cela une ribambelle de personnages secondaires drôles, uniques et attachants (ou pas), des situations rocambolesques, de l'émotion... Et une bonne bande-son, 100% Beatles, pour faire plaisir à Noël!
Ce roman est un coup de coeur surprenant, et il sort aujourd'hui dans les librairies! Alors, si vous aimez les road-trip, les familles drôles et déjantées, et l'émotion qui affleure à chaque page, courez le lire!
Mes chroniques des autres romans de Fabrice Colin:
La vie extraordinaire des gens ordinaires
La saga Mendelson t.1: Les exilés
La saga Mendelson t.2: Les insoumis
Big fan: Radiohead, la fin du monde et moi
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