#CHRONIQUES 107 ans - A la place du coeur saison 2 - Nouvelles sous ecstasy
Bonjour, chers lecteurs !
Le mois d’août progresse un peu trop vite à mon goût, avec
son lot de craintes et d’envies pour la rentrée à venir. Alors, prenez le temps
de lire encore, de dévorer des pages et des pages, de profiter au mieux des
belles semaines qui s’annoncent. C’est pour cela que je vous propose aujourd’hui
trois romans aux styles très différents, que ce soit dans le style d’écriture,
la narration ou de l’intrigue. De l’amour, de la folie… Et,
pour moi, un point commun : quand je pense à ces trois romans, je vois du
rouge. Rouge passion, rouge saignant, rouge sucré. Rouge comme la couverture d’À
la place du cœur, rouge comme l’esprit de Simon dans 107 ans, quand
plus rien n’a de sens pour lui, rouges comme la chaleur et les néons des boîtes
de nuit que fréquentent souvent les personnages des Nouvelles sous ecstasy.
107 ANS - Diastème
Éditions de L’Olivier – 15 € - 156 pages – 2003
« Il faut que ça saigne pour que ça s’arrête de
saigner, il faut avoir envie de hurler pour pouvoir apprécier le silence, il faut
avoir envie de mourir pour pouvoir être heureux d’exister. » (p.50)
Ce roman, je ne le connaissais pas avant la vidéo de
Mlleeloise62, où elle en lit un extrait. C’était l’été dernier et j’ai
directement su que je devrais lire ce livre, qu’il me fallait l’avoir entre les
mains : pour toute l’émotion tragique, pour le sentiment d’urgence qui se
dégageait du passage qu’a lu Éloïse. Je vous invite ainsi à voir cette vidéo,
« L’amour est un temple » : https://www.youtube.com/watch?v=z4mf7TLGjeU
.
Ce roman est empreint d'humour noir, un humour sadique, d’une
violence et d’une cruauté sans pareilles envers le corps et les
sentiments : une folie pure et intense. C’est une lecture difficile car
cette histoire d’amour n’est pas romantique, ou peut-être l’est-elle trop. Trop
crue, trop vraie, trop forte. Elle irradie Simon, cette histoire d’amour qui
s’est terminée abruptement; mais lui ne veut pas croire à sa fin. La
frontière entre le réel et l’imaginaire s’efface, si bien qu’on ne sait pas si
nous devons nous fier au récit de Simon, le récit de son passé.
Une lecture éminemment poétique, qui brusque, choque et
interroge. Chaque mot peut être remis en question, comme on peut boire aussi
chacune des paroles de Simon et partager ses doutes, ses actes de désespoir, sa
folie.
NOUVELLES SOUS ECSTASY - Frédéric Beigbeder
Éditions Folio – 5,40 € - 102 pages – 2000
« Aimer ou faire semblant d’aimer, où est la différence
du moment que l’on parvient à se tromper soi-même ? » (p.28)
Encore un roman que j’ai eu envie de lire suite à une vidéo
de Mlleeloïse62 (voici son lien : https://www.youtube.com/watch?v=Jx2iO3p6lmA
) où elle parlait de la nouvelle nommée « La nouvelle la plus dégueulasse
du recueil ». Ce n’est pas uniquement
pour lire cette histoire extrêmement crue (âme sensible s’abstenir) comme le
prévient l’auteur ( « susceptible de heurter la sensibilité des lecteurs
les plus romantiques » ) que je me suis plongée de ce recueil, mais surtout par curiosité pour cet auteur,
Frédéric Beigbeder et par envie de me confronter à ces nouvelles écrites sous
ecstasy.
« Ce matin-là, le jour s'est levé. Je veux dire: il s'est vraiment levé car auparavant il était assis. Et je vous assure que ça fait une drôle d'impression, un jour qui tient debout." (p.29)
On connaît la réputation controversée de cet
auteur, peut-être est-ce cela qui m’a attirée tout particulièrement ? Cet ouvrage est à l’image de son auteur : alcool, drogue, sexe, luxe,
délires… Ces sujets sont tournés dans tous les sens, de manière folle,
incompréhensible parfois. C’est un nouveau monde, une nouvelle façon de voir
l’amour, la vie, la mort. De la poésie à la débauche, de l'humour à la noirceur, d'une description des effets de la drogue à une rencontre amoureuse, ce court recueil est intense, condensé de vie, de rêves, de cauchemars, d'illusions, et laisse en nous son empreinte chaotique.
Des nouvelles sulfureuses, qui révèlent l'originalité et la beauté de l'écriture de Beigbeder.
A LA PLACE DU CŒUR SAISON 2 - Arnaud Cathrine
Éditions Robert Laffont – 16,50 € - 291 pages - 2017
Service de presse
« Tu voudrais trouver du sens à avoir vécu tout ça ? Je comprends… Mais la vérité, c’est qu’il n’y en a pas. » (p. 145)
« Tu voudrais trouver du sens à avoir vécu tout ça ? Je comprends… Mais la vérité, c’est qu’il n’y en a pas. » (p. 145)
A travers les deux excellents tomes qui constituent A la
place du cœur pour le moment, Arnaud Cathrine nous parle sans prendre de
détour de la situation politique de la France, des attentats qui ont brisé la
vie de centaines de personnes, et des amours adolescents. Toute la mélancolie et
la beauté qu’il glisse entre ces pages douloureuses nous vont droit au cœur.
C’est un uppercut, un coup de poing dans le ventre, ainsi qu’un roman-fleuve réparateur,
doux. Au fil des chapitres, l’écriture d’Arnaud Cathrine se fait brute mais
enveloppante, empreinte de tristesse et de poésie… Impossible de lâcher ce
roman. Surtout quand son rythme, ses coupures, ses fractures, révélatrices
de l’état d’esprit des personnages, font écho aux chansons du groupe Fauve,
souvent cités par l’auteur. Une même hargne, une même ferveur fédératrice !
« Un jour, tu ne l’aimeras plus. Tu l’aimeras… bien. Tu regarderas son visage, son corps et tu t’étonneras même d’avoir été dingue de lui. Ce sera loin. Tellement loin. Tu seras contente de le revoir de temps en temps, mais tu seras également soulagée à la fin de soirée parce que tu n’auras qu’une hâte : rejoindre le nouvel amoureux qui t’attend. » (p. 144)
« Un jour, tu ne l’aimeras plus. Tu l’aimeras… bien. Tu regarderas son visage, son corps et tu t’étonneras même d’avoir été dingue de lui. Ce sera loin. Tellement loin. Tu seras contente de le revoir de temps en temps, mais tu seras également soulagée à la fin de soirée parce que tu n’auras qu’une hâte : rejoindre le nouvel amoureux qui t’attend. » (p. 144)
La fresque de personnages qui se croisent, se perdent de
vue, se retrouvent, s’aiment, se déchirent, nous devient familière. Et nous les
accompagnons dans ce monde qui est le nôtre, nous suivons jour après jour des
évènements que nous avons nous aussi vécus, et qui sont si récents,
juste deux ans. Le sentiment d’identification est ce qui fait la force de ces
ouvrages, aussi bien l’identification au lieu, à l’époque, à l’actualité, que
celle aux personnages, lycéens puis étudiants.
Arnaud Cathrine a d’ailleurs répondu, avec chaleur et sensibilité, à quelques-unes de mes
questions l’année dernière, au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil. Vous
pouvez voir cette entrevue distillée par petits bouts dans cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=mYwfL09ty6Y
.
Un roman brûlant à lire de toute urgence !
En espérant vous avoir donné quelques idées de lectures !
Profitez bien de la fin de l'été, lisez, bronzez, dormez... et rêvez !
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