La fille de Modigliani de Françoise Peyret




La fille de Modigliani de Françoise Peyret,

parution en 2015, 110 pages, éditions Les découvertes de la Luciole,

10,50 €, ISBN : 979-10-90255-03-6



Synopsis :



Etienne trouve que Mila, son amie, ressemble de façon troublante à un portrait réalisé par Amedeo Modigliani cent ans plus tôt. C’est pourquoi il l’entraînera sur les traces du peintre à Paris, puis à Nice où Modigliani a passé les derniers mois de la Grande Guerre.

Comme en écho à ce passé révolu, celui de Mila va ressurgir et entraîner le lecteur jusqu’aux hivers blancs de Saint-Pétersbourg.

Dans ce nouveau roman, l’auteur de Comme un arbre sous le vent continue d’explorer le thème de l’identité à travers un mystérieux tableau et un personnage en quête de ses racines.

Mais qui regardons-nous en observant un portrait qui nous dévisage ? La peur du vide est-elle plus forte que le vertige de la découverte ?



Mon avis :



En cours de français, Mila et son meilleur ami Etienne étudient un tableau de Modigliani, La fille aux tresses, dont le modèle ressemble étrangement à Mila. Le doute s’insinue alors dans l’esprit très curieux d’Etienne : pourquoi cette ressemblance si troublante entre son amie et cette jeune fille peinte en 1917 ? Avec l’aide de la sœur d’Etienne, Lili, étudiante à Paris, ce duo se lance dans une quête d’identité, entre Paris, les musées, Nice, et les souvenirs de Mila.



Au fil de leurs pérégrinations et de leurs découvertes, leur relation évolue, ainsi que leur regard sur le monde et sur leur vie. Ils en ressortent grandis comme dans tout roman initiatique. Celle-ci se fait à travers des voyages, des rencontres, ainsi que par le récit de souvenirs.

Cette histoire montre que les réponses que l’on cherche se trouvent souvent plus près de soi que l’on ne l’imagine.



Ces jeunes adolescents sont très différents l’un de l’autre: Etienne est drôle, il regorge d’idée, tandis que Mila est plutôt mystérieuse et douce. Leurs caractères marqués permet au lecteur de s’identifier rapidement, et de trouver son compte dans chacun de ces personnages.



La plume de l’auteure rend accessible l’histoire à de jeunes lecteurs d’autant que l’ouvrage ne fait que 110 pages. Cela n’enlève rien au plaisir que j’ai pris à lire ce roman, même s’il est vrai que j’ai été frustrée par la faible longueur de certains passages que j’ai trouvés exotiques et captivants.

En effet, j’avais envie d’en savoir plus sur leur périple à Paris avec Lili, une jeune femme au rôle secondaire, mais qui, de par sa vivacité et son engagement, apporte un véritable rayon de soleil sur ce récit… ou encore, leur passage à Nice, parenthèse enchantée où Etienne et Mila rencontre Maurice, un grand-père qui a fréquenté le peintre Modigliani, une rencontre qui éclairera ce sombre passé.

Le lecteur aimerait que ces passages restent en bouche et dans son esprit plus longtemps. Tous ces lieux et personnages qui se croisent sont des mines d’informations que le récit ne fait qu’effleurer.



J’ai beaucoup aimé les histoires parallèles des deux adolescentes, séparées par presqu’un siècle : le récit de Mila en 2010 et les lettres d’Angèle, destinée à son père disparu, en 1918.

La partie épistolaire ajoute à ce récit une ampleur dramatique et mystérieuse, le rendant plus fragile, plus touchant, plus triste aussi. Ces passages très personnels et intimes, qui traitent d’une période historique aussi importante que la Première Guerre Mondiale, apportent au récit une richesse supplémentaire !



Ce roman est très intéressant, d’un point de vue narratif, avec l’alternance des époques (2010/1918) et des genres (récit/lettre).

C’est une bonne lecture et un récit initiatique émouvant, qui explore la quête d’identité à travers les souvenirs et la rencontre de personnages de différents horizons et de différents âges que l’auteure peint avec justesse au fil des pages.

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