The weight of water de Sarah Crossan - Inspirations littéraires Clémentine Beauvais #4

"Kanoro looks sad and says: 
'Happiness should be your revenge, Kasienka.
Happiness.'

And tough he is right,
It makes me feel worse
Because I do not know
How to be happy."

p.134

The weight of water de Sarah Crossan
sortie en 2012, éditions Bloomsbury
£ 8,99, 228 pages, ISBN: 978-1-4088-2300-2
Lu en VO anglais

Synopsis:

Armed with a suitcase and an old laundry bag filled with clothes, Kasienka and her mother head for England. Life is lonely for Kasienka. At home her mother's heart is breaking and at school friends are scarce. But when someone special swims into her life, Kasienka learns that there might be more than one way for her to stay afloat.

Mon avis:

Voici le quatrième article de la série des "Inspirations littéraires Clémentine Beauvais" (retrouvez les autres chroniques ici).
Je vous invite également à lire la très belle chronique de Tom sur ce roman, en cliquant juste là.
Encore de la poésie, mas cette fois dans un roman d'actualité sur l'immigration, et en vers libre. L'anglais se sublime dans ces pages, chaque mot prend de l'ampleur et je n'ai pas rencontré de problèmes de compréhension: ce n'est que du plaisir !

The weight of water est composé de courts poèmes racontant le parcours de Kasienka, une polonaise de douze ans qui déménage précipitamment avec sa mère en Angleterre, dans l'espoir de retrouver son père.
Une nouvelle vie semée d'embûches commence alors, notamment avec les autres enfants de son école. Mais Kasienka, par sa volonté de fer, trouvera la force de se relever et de vivre, grâce à quelques précieuses personnes qui l'aideront et lui feront confiance. 

C'est un magnifique roman, délicat et léger, bien que les sujets abordés soient souvent douloureux (comme le harcèlement scolaire et les difficultés d'intégration).


Un roman en vers comme celui-là ne s'attarde pas sur les décors, les images, les couleurs.
Un roman en vers découpe les émotions des personnages, leur vie, leur présent, à la manière d'un dentellier.
C'est au lecteur de tout imaginer: j'ai dû ajouter un visage à la douce et bouillonnante de colère Kasienka,
J'ai dû inventer l'architecture de son école, de sa piscine, du studio dans lequel elle vit avec sa mère.
Et c'est peut-être ça la force d'un roman,
Quand les mots deviennent à la fois des personnages et leur habitat,
Quant la poésie devient couleur, forme, texture,
Quand les rimes remplissent l'espace et se réinventent sans cesse.

Le lecteur, ici, est chorégraphe du mouvement des phrases,
Choisissant tantôt de courir sur un vers
Puis de détacher langoureusement le suivant.
Le texte prend alors une liberté nouvelle, qui n'est pas présente dans les romans avec de longues et nombreuses descriptions.

La couleur bleue est omniprésente dans ce roman, à la fois comme symbole des larmes de Kasienka, et comme symbole du bassin de natation, qui se révèle être le lieu d'épanouissement de cette jeune fille.
Le pouvoir de l'eau sur notre corps, la beauté et la force poétique de cet élément, deviennent un personnage à part entière dans ce roman, comme ils le sont dans le film "L'effet aquatique" de Solveig Anspach (que je vous conseille absolument !).




De plus, le roman est tant que livre-objet est vraiment beau: la couverture à rabas peut être retirée, et laisse ainsi apparaître la couverture rigide bleu océan, avec pour unique écriture le titre et l'auteure en argenté sur la tranche du livre. Et à l'intérieur, tout est écrit non pas en noir, mais en bleu.
Des petits détails qui font une grande différence !

Une excellente lecture pour un roman particulier, fragile: ne passez pas à côté de ce petit bijou !


Commentaires

  1. Très belle chronique, très fine analyse ! :)

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  2. Je note ce livre à tout prix, tu donnes très envie de le lire *-* !!

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    1. Je suis contente de l'apprendre, ce roman est une merveille ! :)

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